Oui, non, peut-être
Ma vie a le goût d'une salade de fruits aux légumes. Hier, j'étais courge, aujourd'hui, j'ai la pêche, la patate et la banane.
On pourrait croire que je minaude, j'assure que non.
J'oscille selon les aléas de mon métabolisme et de ma libido. J'ai le fragment dans le sang. Les variations climatiques me sont funestes. Le juste milieu, l'ataraxie du sage : connais pas. Je roule d'un extrême à l'autre. Les gyrophares me donnent le tournis. Je crache le feu, je pleure l'averse, ainsi de suite... C'est épuisant.
Au moment où je dis : "ça va j'ai compris, tu n'as pas envie de me revoir, et moi oui", Jérôme me répond : "mais si enfin, fo juste pas presser les choses" sic. De telles paroles ont un effet catastrophique sur ma personne. L'inquiètude rôde, l'infection menace, l'insomnie taraude. J'interprète : manque de temps, peu d'empressement à mon égard, rendez-vous pris pour baiser ensemble un soir prochain de blues... Ou bien : jeu de séduction, exciter le désir par l'attente, temps de pose nécessaire à cause du sérieux de l'affaire ?
Oui, non, peut-être... Bourrique !
Et pourquoi passe-t-il ses soirées sur internet ?
Surtout ne pas interpréter. Mon immaturité en matière d'affects sexuels me sidère. Ce garcon joue avec mes nerfs. J'ai d'autres choses à faire. Dormir la nuit par exemple.
"tournis n. m. Maladie des moutons et des boeufs qui les fait tourner convulsivement sur eux-mêmes. (Dictionnaire Larousse de poche.)
"tournis n. m. Maladie des bêtes à cornes qui se manifeste par le tournoiement de la bête atteinte." (Le Robert.)