Play it again
Je voulais une histoire avec lui. Jouer encore. Dimanche matin, j'avais été poser un cierge à Sainte Rita (patronne des causes désespérées), avec génuflexion.
Stupide... Idiot de vouloir aimer un ténébreux rencontré pour un plan cul via le net. Jérôme est un salaud comme les autres, à qui je n'en vroudrai pas.
Je n'ai jamais su garder un homme au delà de l'alcôve. Je suis maladroit en dehors d'un lit.
J'écoute l'Impromptu n°4 opus 66 dit Fantaisie-Impromptu en ut dièse mineur de Chopin, 5 minutes 5 secondes en mode repeat. C'est grave.
J'ai passé mon enfance en crinoline, et depuis je rêve de vendetta.
Comme Hervé Guibert je cache les livres de la bibliothèque avec des cartes postales, des photos. Je dissimule aux éventuels regards indiscrets, susceptibles de venir coucher dans le studio, les preuves accablantes de ma vérité. Je maquille les ecchymoses.
Même joueur : nouvelle partie.
Je vais prendre soin de moi. Je consulterai un dentiste, un dermatologue. Je commanderai un massage ayurvédique dans un spa. J'irai à Beaubourg voir une expo, et je ne tomberai pas de la passerelle du dernier étage.
"Tout désespoir n'est pas perdu" (Yves Navarre, Le Temps voulu.)