Masculin, singulier
Afin de masquer le vide obsédant de ce blog, je recopie ici même le premier paragraphe du roman qui m'occupe, soit une journée dans la peau de mon paternel :
étouffe un baîllement, ébauche un étirement. Un homme se réveille confusément. La radio fait entendre sa voix chevrotante. Il ne pleuvra pas aujourd'hui. Alors, il se leva comme le Christ ressuscita d'entre les morts, fourbu, d'un geste gracieux se gratta les couilles, but à même le goulot d'une bouteille d'eau minérale, et ferma le poste d'une main ferme. Un pas, deux pas : il marche vers la salle de bain bleue. Il y a un bon film ce soir à la télévision. Il bande encore un peu, et l'urine a du mal à sortir de sa queue raidie par le désir du matin. Une flaque se forme sur le carrelage. Et merde. Il faut se raser vite fait, déjà 7h38. L'eau glacée surprend désagréablement le corps endormi, puis tiède, et enfin chaude prolonge la torpeur du sommeil. Il savonne d'abord son pubis, le reste ensuite, se rince, se sèche, s'habille, revient se peigner, se laver les dents, et éteint le néon au dessus du miroir. Le café fuma dans sa tasse comme la cigarette toujours allumée avec. Aller, vas-y. Il sort : temps radieux du mois d'août. Une porte se claque précipitamment. Cela pourrait continuer ainsi.
"Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" (Evangile selon Saint Mathieu, 27/46)