De l'amour
Thierry me rappelle, "je suis triste" dit-il. Et bien je manque de tout, y compris d'abord de sexe, je ne cède pas à cet appel. Je suis triste moi aussi.
Mon existence n'a pas de sens, sans queue ni tête.
Imagine 5 minutes que tu aimes un garçon aimable et qui t'aime. Eh bien, en dépit de l'accomplissement de tes rêves de romance, je devine que tu serais probablement insatisfait. Je vois d'ici le tableau. Il y aurait des avantages affectifs et sensuels indéniables, certes tu serais heureux... Mais c'est tout le folklore du couple qui écoeure les âmes farouches comme la tienne. Il faudrait se projeter à deux, avoir une vie sociale ensemble, faire des compromis en fonction de l'autre, supporter son entourage, sa famille, respecter ses plates-bandes, être drôle et sexy tous les jours, rester fidèle ou discret, en parler, répartir les tâches ménagères et les rôles. Bref, j'en oublie, une pression infernale et quotidienne.
Seul un amour infini peur résister à la corrosion du monde, l'égoïsme grégaire.
Restant célibataire, songe un peu à quoi tu échappes, autant qu'à tout ce que tu perds.
Un amour infini... J'extravague là.
Avant-hier soir, j'ai passé la nuit à dormir dans le lit d'un garçon aimable, sans baisers, sans coït : un non sens de plus.
"L'amour, c'est l'infini mis à la portée des caniches." (Louis-Ferdinand Céline, Le Voyage au bout de la nuit.)