Notes byzantines

Hier soir au Nouveau Casino, la voix douce de Pollyanna qui chante des chansons lentes, introspectives, avec sa bouche gonflée ainsi qu'une veine... Elle pourrait être la femme de ma vie... S'il n'y avait pas Pauline, et surtout si je n'avais choisi de préférer les hommes.
Mais ce soir, je mets en boucle une ballade de Prince que j'écoutais déjà adolescent, et ce titre reflète parfaitement l'humeur du moment : "Sometimes it snows in april". Pour mon coeur en effet, ce printemps 2005 aura été celui de l'ensevelissement sous la neige. Ma contre-saison d'amour.

J'ai longtemps détesté les points de suspension. Puis j'ai découvert ce qu'il y a de profond dans cette pose évasive en fin de phrase... L'indécidable, le possible, un rêve inassouvi qui s'évade en silence. Si bien que, comme on peut voir, j'en use et j'en abuse désormais sans modération, car cela donne une mollese féminine à ma prose, sèche comme un coup de trique.

Pendant ce temps, tandis que je raconte mon fatras, je n'écris pas cet article pour le Quai d'Orsay. Parce que cela ne m'amuse plus de devoir gagner ma vie avec ma plume au garde-à-vous qui répond à la commande. J'attends un cataclysme imminent, alors pourquoi devrais-je faire autre chose que de jouir avant de mourir sous peu ? Disons plus simplement que j'en ai marre de faire le journaliste. Je préfére mes poèmes, mes bouts de textes idiots, ma prose inachevée.

Mes notes byzantines et la musique pop.

"Whatever they say, I'm a princess, locked in a tower of glass, and still." (Parole d'une chanson de Pollyanna.)