La délivrance
Ce dimanche Maxime sort du bois. Je lui avais dit : "14h, avec des croissants et du gel." Et il vient. Un plein carton de chez Le Nôtre dans les mains. Nous faisons l'amour pour le nouvel an juif. Un réveillon l'après-midi. Je m'assoupis un moment contre lui. La bonne tiédeur du corps de chacun pénètre le corps de l'autre. La sensation ne ment pas. On ne vit que de ça. Il laisse quand il part son odeur sur mon sein. Il apparaît, il disparaît. Il m'est fidèle à sa manière intermittente.
Je décide que, les jours sans idylle, il faudra libérer le fruit de mes entrailles par un geste créateur équivalent : un dessin d'enfant, une photo, une page d'écriture, un collage, une performance, un graffiti, une installation, un objet d'art... Quelque chose d'éphémère et d'idiot. Transférer dans un peu de matière le trop d'amour que je destine à mes amants, le donner au monde qui ne s'en soucie guère.
Maxime introduisant sa bite à sec, j'eus mal. Il débanda. Il me branla entre ses doigts jusqu'à sentir couler mon sperme. Puis caressa ma nuque, mes omoplates. Lui resta la délivrance en berne, au fond des bourses. Comme à son habitude il bavarda beaucoup, le débit brouillon. Il raconta un amour de son adolescence, j'eus une érection qu'il ne perçut pas. Très aimable Maxime.
J'ajoute à mes notations du jour une note supplémentaire, concernant Jérôme... O Gratitude ! Cela a eu lieu, j'ai cueilli sa fleur qui m'était offerte.
En dire davantage ce serait mentir.
"Le monde est racheté par cet instant où une créature humaine, désirable, consent. C'est vraiment cela qui rachète tout." (Henry de Montherlant, Mais aimons-nous ceux que nous aimons ?)